jeudi 21 juin 2007

Esperanto Studies : An Overview, translated in french

I translated into french Esperanto Studies : An Overview by Humphrey Tonkin and Mark Fettes.


Études sur l'espéranto : une vue d'ensemble

Cet article de Humphrey Tonkin et Mark Fettes a été publié dans la série Esperanto Documents en 1996.

1. Le contexte des études sur l’espéranto

Le champ des études sur l’espéranto est aussi ancien que l’espéranto lui-même. Le sémiologue italien Umberto Eco, dans La ricerca della lingua perfetta (1993), a situé l’espéranto dans le contexte d’une longue tradition de création de langues, dont l’origine vient de la recherche de la langue adamique (cf. Fraser 1977, Olender, 1992). Eco et d’autres (voir sa bibliographie) ont en effet redéfini et réinterprété beaucoup de l’histoire de la linguistique dans ce sens. Un tel compte met en lumière des centaines de projets pour un moyen mondial ou universel de communication linguistique, qui a été créé il y a des années lors d’un effort pour surmonter les différences de langue.

L’étude de ces projets, et l’établissement de principes pour la création de langues planifiées, est généralement appelé interlinguistique, une terme inventé par Jules Meysmans en 1911, utilise dans sa signification courante par Otto Jespersen (Kuznecov 1989; Schubert 1989c). Des chercheurs précédents, comme Couturat et Leau (1907a; 1907b), se contentèrent de comparer des projets comme des artefacts linguistiques, une tradition qui conserve une certaine influence aujourd’hui. Cependant, des auteurs plus récents ont beaucoup insisté sur le contexte intellectuel et social des langues planifiées de même que sur leurs structures (large 1985, Strasser 1988, Albani et Buonarotti 1994). Une signification particulière a été attribuée au rôle des facteurs extralinguistiques dans la formation d’une communauté linguistique (D. Blanke 1985).

Le chercheur sur l’espéranto doit ainsi de plus en plus être familier d’une tradition intellectuelle épanouie qui tire de la linguistique pure et appliquée, de la psychologie, de la sociologie et de bien d’autres disciplines. Dans le cas de L.L. Zamenhof, iniciateur de l’espéranto, une telle approche est essentielle. L’espéranto est le produit d’un moment particulier dans l’histoire intellectuelle de l’Europe du nord-est, un produit également particulier dans le développement de la pensée libérale juive dans cette région (Mainon 1978 ; Gold 1987). L’approche de Zamenhof d’une idée de langue internationale a certainement été filtrée dans une certaine mesure au travers de l’expérience juive. C’est aussi le produit d’un moment particulier dans l’histoire de la technologie et de l’histoire économique, lorsque une nouvelle classe d’enseignants, de bureaucrates et de petits commerçants avait émergé, avec les ressources et le temps de voyager, et, bien sûr, les moyens technologiques à leur disposition. Il est également important de reconnaître qu’avant 1887, lorsque Zamenhof sorti son premier manuel, il avait dépensé dix ans ou plus dans une expérience créative continue (pour tentative de reconstruction de ce processus, voir Mattos, 1887a).

Cependant cette brochure offrait non pas une langue complète mais les bases d’une langue, ce que Zamenhof appela le Fundamento. Les années suivantes virent son évolution graduelle jusqu’à un système linguistique complet. Ce Fundamento et les commentaires de Zamenhof à son sujet donnent une image complète des positions de Zamenhof sur la langue que nous avons (Zamenhof [1905] 1991a ; Zamenhof [1927] 1990a). Ces positions étaient révolutionnaires à bien des égards : ils n’étaient pas uniquement basés sur les observation des langues européennes de Zamenhof, mais anticipaient le structuralisme de Ferdinand de Saussure, dont le frère René a joué un rôle important dans le développement des principes théoriques de l’espéranto et commença, avec son étude de 1910, l’exploration de la formation des mots en espéranto (Schubert 1989b).

Ce que Zamenhof mit dans son projet de langue est aussi important que ce qu’il a choisi d’exclure : il avait compris très clairement qu’on doit permettre à une langue de grandir et de se développer, pas seulement parce qu’une trop grande rigidité peut limiter l’adaptabilité de la langue aux besoins de changement, mais aussi parce que la participation dans les processus du changement linguistique donnent au locuteur un investissement émotionnel et intellectuel dans la langue. Tous les projets de langue, s’ils vont au-delà du bureau de leur auteur, sont obligatoirement confrontés au problème de propriété : s’ils sont la possession de l’auteur, ils ne peuvent survivre ; s’ils sont la propriété commune d’une collectivité, il y a quelque espoir de survie et de croissance (Lo Jacomo 1981). La plupart des auteurs répugnent à se séparer de leurs créations : ils améliorent continuellement leurs projets, ou cherchent à produire des dictionnaires toujours plus grands. Zamenhof avait clairement vu qu’il devait renoncer à la propriété, qu’il devait s’efforcer de créer des modèles de fidélité à la langue et de propriété partagée qui conduisent à la création d’une communauté linguistique.

2. Endogénéité et exogénéité d’une communauté linguistique de langue seconde

Nous ne pouvons pas séparer la langue elle-même des locuteurs et utilisateurs de la langue : dans un sens les deux sont une seule et même chose. Comprenons bien, le projet de Zamenhof n’est pas un projet de langue pur et simple, mais plutôt un dessein en faveur d’un nouveau mouvement pour la communication internationale (ou, d’une autre manière, pour une bilinguisme universel). Dès lors, le champ des études sur l’espéranto doit être étendu pour inclure ce qui doit être décrit comme l’endogénéité de la communauté espérantophone : les caractéristiques de cette communauté, son étendue, son histoire, ses productions. Les données les plus basiques sont apportées ensemble par Lapenna, Lins, Carlevaro (1974). L’approche sociologique de Forster de la langue et de ses adhérents (1982) a été complétée par un certain nombre d’études courtes (Wood 1979 ; Jordan 1987 ; Piron 1989) ; une grande critique sociologique est sous presse (Rasic 1995). D’autres perspectives sont possibles à travers l’étude du développement littéraire espérantophone, datant des premiers travaux sur la langue. Une forte tradition de critique a déjà émergé, bien que le travail de Auld (1978) et Waringhien (1983, 1989), en particulier, est de grande qualité. Beaucoup de cette critique, comme cela est vrai dans plusieurs autres champs, est essentiellement interne à la tradition : elle ne place pas la littérature espérantophone dans un contexte plus large européen ou mondial, alors que tous les écrivain espérantophones apportent clairement un point de vue biculturel ou multiculturel à leur travail. Auld et Waraghien ont indiqué la valeur potentielle de l’espéranto au comparatiste (Auld 1976 ; Waringhien 1987a), mais leur appel pour une approche comparative de la littérature n’a pas encore été pris au sérieux. Si nous considérons que la littérature traduite, en particulier dans les premières années de a langue, a joué un rôle important dans le développement de la littérature en espéranto, ce manque de perspective générale peut seulement être regardé comme un défaut majeur.

De telles considérations montrent que l’endogénéité de l’espéranto peut étudié comme il faut sans considération de son exogénéité, le contexte dans lequel il s’est développé et dans lequel il opère aujourd’hui. Nous avons déjà fait références aux racines zaménhofiennes dans tradition historique et ethnique particulière ; des facteurs similaires ont continué à façonner le développement de la langue. Les persécutions d’espérantistes par des régimes dictatoriaux, une expérience qui a profondément marqué l’image que la communauté a d’elle-même, a été a fait l’objet de recherche et a été admirablement décrite par Ulrich Lins (1988), avec une mine de nouveaux matériaux ayant maintenant été découvert par Nikolai Stepanov (1990, 1991) et d’autres chercheurs russes. La croissance et le déclin du mouvement ouvrier (Noltenius et al. 1993) et l’émergence d’organisations internationales ont également joué des rôles importants dans le développement du mouvement. Aucune histoire des contacts humains durant la Guerre froide ne peut ignorer le rôle de l’espéranto, bien que cette histoire n’ait encore pas été écrite.

Les dernières observations nous rappellent qu’en effet les études sur l’espéranto doivent envisager deux directions : d’une part il est important d’étudier le phénomène de l’espéranto lui-même pour comprendre son développement et sa situation actuelle ; d’autre part il est important de s’assurer qu’il ne soit pas ignoré par les chercheurs travaillant dans les champs voisins. La plupart des encyclopédies littéraires, par exemple, ne font aucune mention de la littérature espérantophone, bien qu’elle existe manifestement (voir Tonkin 1993). Dulicenko (1988) a indiqué que l’espéranto offre un modèle unique pour la recherche en linguistique, mais est fréquemment omis des études linguistiques et presque jamais utilisé comme modèle. Le problème majeur de ce point de vue, qu’Edward (1986) a signalé, est que la connaissance de l’espéranto tend à disqualifier le chercheur qui l’étudie : connaître l’espéranto le fait passer pour un enthousiaste et dès lors, quelqu’un de partial ; ne pas le connaître disqualifie évidemment le chercheur qui écrit sur ce sujet (il y a des exceptions notoires). Dès lors, les opportunités pour des non-initiés à se mettre à connaître la langue et sa communauté sont alors extrêmement restreintes. Une telle ignorance affaiblit les réclamations des locuteurs de l’espéranto, par exemple à propos de l’étendu du mouvement espéranto, l’efficacité de la langue, ou son rôle dans la vie internationale, car ils ne peuvent pas vérifier à travers le témoignage de chercheurs objectifs digne de foi.

Néanmoins la situation s’est considérablement améliorée. Lorsqu’en 1976 Tonkin a publié le court essai An Introduction to Esperanto Studies et en 1977 la troisième édition de sa bibliographie Esperanto and International Language Problems, il a eu l’occasion de se heurter à de nombreuses lacunes majeurs dans les études sur l’espéranto : le manque de nombreux outils de recherche de base, l’absence de descriptions grammaticale adéquate de la langue, l’absence de bon travail étymologique. Alors que beaucoup de ces problèmes restent, la situation dans le milieu des années 1990 montre une amélioration marquée par rapport à la situation de la fin des années 1970. En fait elle a laissé place à un fleurissement positif des études sur l’espéranto dans différentes parties du monde (Schubert 1989c ; Wood 1982 ; Tonkin 1987).

3. Tendances dans un champ en expansion

Cet intérêt en expansion est dû surtout à deux facteurs : l’augmentation en respectabilité des études sur l’espéranto, en particulier en Europe centrale et orientale, et l’intérêt porté à l’espéranto comme une aide possible ou un modèle pour la traduction automatiques des langues. D’autres stimulations de l’étude linguistique de l’espéranto est venu de l’intérieur de la communauté elle-même, en particulier des expériences en pédagogie, des besoins pour des outils linguistiques spécifiques, ou des controverses internes. Les avancées technologies ont été de plus en plus importantes ces dernières années, en particulier le réseau informatique et l’émergence de possibilité de publication à bas coûts, ce qui a permis l’échange de données et idées plus facilement.

Bien que l’espéranto ne puisse pas prétendre acquérir un statut principal dans les universités d’Europe centrale et orientale, la recherche sur la langue, en particulier parmi les jeunes universitaires, est devenu relativement répandue dans les années 1970 et 1980. Avec des opportunités pour la communication personnelle à l’étranger extrêmement limitées, l’espéranto offre un moyen d’établir des contacts à l’étranger pour de nombreux jeunes Européens. Ces mêmes jeunes gens ont tour à tour apporté l’espéranto dans le milieu universitaire de plus en plus. En Hongrie, un important département d’espéranto fonctionne depuis 1966 à l’université de Budapest ; alors que le point primordial a été la formation de professeurs de la langue, le département a également servi comme un centre pour l’interlinguistique générale, en particulier sous la direction de Istvan Szerdahely, son fondateur et directeur pendant longtemps (cf. Szerdahelyi 1980). En Pologne, l’Université Catholique de Lublin possède une importante bibliothèquede recherche et a longtemps été un centre pour les études sur l’espéranto (Wojtakowski 1979), alors que le Comité Espéranto des Étudiants Polonais organisait des conférences annuelles de haute qualité sur la sociologie et la linguistique de l’espéranto durant la plupart des années 1970 et 1980, publiant les actes dans la collection Acta Interlinguistica. Tous les autres pays d’Europe centrale ont vu des activités similaires, mais de manière plus sporadique, aboutissant aux précieuses collections telles que celles publiées par Leyk en 1985, Blanke en 1986 et Colic en 1988. Alors qu’une telle activité a diminué avec les changements économiques et politiques récents, la force et l’intensité de cette tradition intellectuelle font qu’une réapparition à long terme semble probable.

L’Union soviétique, en particulier la Russie, a joué un rôle important dans le premier développement de l’interlinguistique, jusqu’à ce que la tradition intellectuelle et le mouvement espéranto lui-même deviennent des cibles de la répression staliniste. Après la mort de Staline, le champ s’est progressivement développé à nouveau, en partie sous légide de la Section d’Interlinguistique de l’Académie Soviétique des Sciences dirigée par Mahomet Isaev. Aujourd’hui les travaux classiques de chercheurs tels que Ernest Drezen ont été réédités (Drezen 1991), et l’intérêt pour l’espéranto est évident dans plusieurs universités. Alexandre Dulicenko, éditeur pendant longtemps de la revue Interlinguistica Tartuensis, est particulièrement actif. Il a signé une bibliographie d’interlinguistique soviétique (1983) et le plus vaste catalogue des projets de langue internationale auxiliaire (1990) ; et Sergei Kuznecov, dont l’étude sur les fondements théoriques de l’interlinguistique (1987) démontre la grande taille du travail.

Dans les cercles universitaires d’Europe occidentale, l’espéranto continue d’être vu dans une perspective marginale, et la plupart des meilleurs travaux ont été exécutés par des chercheurs travaillant seuls. Un tendance vers une grande intensité et une haute qualité est suggérée par l’apparence de plusieurs travaux collectifs ces dernières années (Duc Goninaz 1987 ; Mattos 1987b ; Universidad de La Laguna 1987 ; Maitzen et al. 1994). Une tradition de recherche soutenue a été fondée à l’Institut de Cybernétique à l’Université de Paderborn en Allemagne, qui a exécuté une recherche sur les effets éducatifs de l’espéranto sur une période de vingt ans (Frank 1993), alors que l’offre de cours dans différentes universités en France, en Autriche et ailleurs a également eu des effets (cf. Symoens 1989).

Cependant, c’est la contribution à la traduction automatique qui a eu un impact considérable sur les études sur l’espéranto en Europe occidentale. Le projet Distributed Language Translation (DLT) conduit de 1983 à 1990 par l’entreprise néerlandaise de logiciel BSO, dans lequel l’espéranto a été utilisé comme langue intermédiaire, a suscité un intérêt renouvelé chez les professionnels, dans des problèmes tel que la syntax, la formation des mots, et la sémantique en espéranto. Les membres de l’équipe de DLT eux-mêmes ont non seulement contribué (Witkam 1983 ; Papegaaij 1986 ; Schubert 1987 1993 ; Sadler 1991), mais ils ont tour à tour stimulé ailleurs un intérêt universitaire renouvelé (Maas 1991). Cet impact de DLT est peut-être la meilleure illustration du volume sous la direction de Schubert, publié par Mouton de Gruyter, intitulé Interlinguistics : Aspects of the Science of Planned Languages (1989a). Les contributeurs à ce volume, qui comporte une préface d’André Martinet, viennent d’Allemagne, d’Union soviétique, de France, des États-Unis,de Suisse, de Belgique, d’Inde, de Grande-Bretagne et du Canada. DLT a été également en partie responsable de l’intérêt croissant dans le développement de la terminologie scientifique et spécialisée en espéranto, un domaine de recherche qui commença avec la notion de Eugen Wüster de 1931 sur l’utilisation de l’espéranto comme base de la standardisation internationale de la terminologie, mais qui est maintenant largement associée au champ d’applicabilité pratique de l’espéranto (W. Blanke 1989). Quelque soientles effets de DLT dans le champ de la traduction automatique, le projet a significativement contribué à notre compréhension des structures sous-jacentes de l’espéranto et des problèmes sur la voie de son application généralisée.

Un autre développement important en Europe occidentale a été l’intérêt croissant pour les implications de l’espéranto dans les théories de l’acquisition du langage. Un type de recherche à viser la clarification des procédés impliqués dans l’apprentissage de l’espéranto comme langue première (Versteegh 1993, Corsetti 1993). Un autre type s’est focalisé sur la psychopédagogie de l’apprentissage d’une seconde langue (Piron 1986, Maxwell 1988), qui peut avoir des implications dans le rôle potentiel de l’espéranto à l’école, de même que l’explication des aspects psychologiques de l’opposition à l’espéranto (Piron 1991, 1994). D’autres champs de recherche potentiellement fructueux ont été identifiés dans une enquête américaine récente (Fantini et Reagan 1993).

4. Une base pour des recherches à venir

Alors que l’intérêt universitaire pour les études sur l’espéranto s’est accru, la production d’outils de recherche de base a également augmenté. Wells (1978) a fourni le début d’une description systématique de l’espéranto. La méthodologie un peu désuète du Plena Analiza Gramatiko de Esperanto (Kalocsay et Waringhien 1980) a été complétée par des techniques descriptives modernes, à la fois comprehensive (Jordan 1992, De Vleminck et Van Damme 1994, Bak 1994) et détaillée (Yamasaki 1989, Moirand 1990). Waringhien (1987b) a fourni un supplément à son Plena Ilustrita Vortaro (1970). Le méticuleux Etimologia Vortaro de Esperanto de Ebbe Vilborg est toujours en production, trois volumes sont parus à présent (1989, 1991, 1993). Le guide de Wood (1982) sur le travail actuel en linguistique de l’espéranto a été augmenté par une bibliographie de dissertations sur l’espéranto et l’interlinguistique, d’environ deux cent titres (Symoens 1989). Pour les dix dernières années, le Volume Trois de la Bibliographie MLA a comporté une section importante sur les langues internationales et auxiliaires, atteigant 337 entrées pour 1988, par exemple. Des entrées additionnelles apparaissent ailleurs dans la bibliographie, en particulier dans les vulumes littéraires.

Au Japon pendant ce temps, un projet gigantesque a régulièrement progressé. Ito Kanji (pseudonyme Ludovikito) a collecté tous les matériaux mettant en lumière la biographie de Zamenhof et le début de l’histoire de la langue. Plus de trente volumes ont ainsi parus. Ils incluent sept volumes de traductions littéraires de Zamenhof et une nouvelle édition en trois volumes des travaux originaux de Zamenhof (Zamenhof 1989, 1990b, 1991b), remplaçant l’édition en un volume de Diertterle publié dans les années 1920. Ludovikito s’est maintenant embarqué dans une série de douze volumes au plus des travaux publiés en espéranto (principalement des brochures et des périodiques) antérieurs à 1900. Rihej Nomura, égalment japonais, a publié l’intéressant Zamenhofa Ekzemplaro (1987), un travail de référence quelque part entre un accord et un dictionnaire de citations, donnant des exemples du propre usage de Zamenhof de mots ou de racines de mots. Dans une publication japonaise notable, le manque d’une revue internationale sur les études sur l’espéranto a en partie été compenséa depuis 1992 par la revue bilingue Japana Esperantologio, éditée par Seikù Yamasaki. Le bulletin d’information Informilo por Interlingvistoj, maintenant sous la direction de Detlev Blanke, continue à fournir un lien important entre les chercheurs.

Dans tous cette activité, où sont situés les contributions des États-Unis ? Même un coup d’œil rapide à la Bibliographie MLA montre un manque d’activité de ce côté-ci de l’Atlantique (ou du Pacifique, nous avons noté quelques contributions du Japon et de la Corée, et les activités en Chine sont de plus en plus accessibles aux chercheurs étrangers). Excepté les contributions individuelles au champ de chercheurs tels que Wood, Sherwood, Pool et Jordan, l’engagement le plus consistant est venu du Centre pour la Recherche et la Documentation sur les Problèmes linguistiques mondiaux, à présent relié à l’Université de Hartford. Parmi les activités du Centre figurent sa Conférence annuelle sur les Langues et la Communication, ce qui inclus des articles occasionnels sur l’espéranto (Miller 1992) ; son implication dans le journal Language Problems and Language Planning (à présent pubmlié par John Benjamis à Amsterdam), incluant un numéro spécial sur l’espéranto en 1987 ; et son rôle dans la stimulation de nombreuses publications de chercheurs, notamment une introduction générale aux études sur l’espéranto (Janton 1993) et un rassemblement d’articles situant l’espéranto dans le contexte d’une recherche moderne sur le language (Richmond 1993). Le Centre a été rejoint dans cette tentative de construire tradition de recherche nord américaine par l’Esperantic Studies Foundation basé à Washigton, dont le bulletin Esperantic Studies fournit une fenêtre occasionnelle sur les développements actuels.

L’obstacle majeur sur la voie de progrès à venir, à la fois aux États-Unis et ailleurs, est la simple ignorance de l’envergure et des possibilités de la recherche sur l’espéranto. Les collections des bibliothèques sont pauvres, la connaissance de la langue parmi les chercheurs des champs pertinents est mince ou inexistante et les ressources pour changer cette situaton sont sérieusement limitées. Mais les tendances modernes en linguistique paraissent en faveur de l’exploration de phénomène sociale et linguistique unique. Comme Pere Juliý l’a signalé dans un article particulièrement persuasive (1989), la théorie formelle doit changer pour s’accommoder du fait linguistique empirique. Il y a une tendance en linguistique, il suggère « de permettre aux techniques formelles de dicter la conception du sujet plutôt qu’aux autres voies ». Mais il y a des signes que cela est en train de changer. Peut-être de modeste compte-rendu hâtera le processus.

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À PROPOS DES AUTEURS

Humphrey Tonkin, ancien président de l’Université de Hartford, a été une figure de proue dans les études sur l’espéranto pendant plus de vingt ans. Comme Directeur du Centre de Recherche et de Documentation sur les Problèmes linguistiques mondiaux, éditeur de la revue Language Problems and Language Planning, et auteur des sections sur la langue internationale et auxiliaire de la Bibliographie MLA, ses efforts ont été dirigés à l’égard des ponts établis entre traditions indigènes de la recherche sur l’espéranto et les chercheurs des autres disciplines.

Mark Fettes, ancien éditeur de la revue Esperanto (1986-1992), travaille actuellement comme rédacteur et consultant à Ottawa au Canada, alors qu’il poursuit des études doctorales à l’Institut de l’Ontario pour les Études sur l’Éducation. Il est membre du Centre de Recherche et de Documentation sur les Problèmes linguistiques mondiaux et assistant de recherche à la Esperantic Studies Foundation.

La version originale de cet article a été présenté par le premier auteur au Congrès annuel de l’Association américaine de langue moderne à Washington, D.C., du 27 au 30 décembre 1989.Une version légèrement modifiée est parue in Ian M. Richmond, ed., Aspects of Internationalism : Language and Culture, Lanham, MD : University Press of America et Center for Research and Documentation on World Language Problems, 1993, pp. 9-20. La version présente a été entièrement révisée et mis à jour au début 1995.

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